J’ai testé un VAE de route en sortie de groupe

J’ai testé un VAE de route en sortie de groupe

Les vélos à assistance électrique (VAE) sont souvent l’objet de préjugés et parfois considérés avec mépris par les cyclos… les vrais, les durs. Il est vrai qu’ils enlèvent à nos pratiques l’esprit de performance et qu’ils peuvent même renvoyer des images de détestables tricheries.
L’assistance électrique s’est par ailleurs et jusqu’à peu cantonnée aux seuls vélos urbains et à la clientèle des Papy-Mamy. Rien à voir donc avec le monde des cyclo-sportifs.
Et pourtant, il y a maintenant deux ans « La Gazette » vous avez fait part de sa découverte et de son enthousiasme après une sortie en VTC électrique de 90 km et de quatre cols gravis du côté du Mont Ventoux. Que du plaisir dans de magnifiques paysages de montagne.
J’avais alors acquis la conviction que le VAE aurait un avenir et qu’il pourrait aussi intéresser les cyclo-sportifs, notamment ceux qui par contre-indications médicales ne peuvent plus attaquer les bosses à fond, ou faire de la montagne sans trop de souffrance et de prises de risque.
Après avoir conquis le marché du vélo urbain, le VAE est entrain de pénétrer celui du VTT et voilà qu’il pointe son nez du côté des vélos de route.
Aussi quand Denoël CHEDALEUX, un vélociste Avéen m’a proposé de tester un vélo de course, avec en plus une assistance, je n’ai pas hésité. Il me fallait vérifier s’il était possible de faire une sortie en groupe avec une telle machine. Me voilà donc embarqué avec les Cyclos de Saint Avé pour une sortie de 92 km avec plus de 800 mètres de dénivelé. Direction Josselin (56).
Cadre carbone, 11 vitesses SRAM, freins à disques hydrauliques, roues Fulcum, un super look, très racé ce vélo a attiré les regards au départ sans que certains n’aient vu qu’il s’agissait d’un VAE de quelques 13 kilos.
Première impression sur route plate, il s’agit bien d’un vélo de course. Les sensations sont familières, on ne sent pas spécialement le poids, pas de résistance dans le pédalier, pas de bruit particulier.
Dès la première bosse, à Grand-Champ, on mesure l’intérêt de l’assistance. En toute discrétion et en douceur l’assistance s’enclenche automatiquement dès que la vitesse tombe en dessous de 25 km/h, on entend un très léger bruit de moteur et surprise on sent « la soquette légère ». Si légère que je ne peux résister à l’envie d’en mettre une… Il y a bien longtemps que je n’avais pas en pleine bosse laissé sur place tout un peloton de costauds. Mais cela ne compte pas, c’était… « juste pour voir comment ça faisait » !
Toutes les bosses sont ainsi passées avec une réelle facilité et avec moins d’efforts que sur le plat et dans les roues à 30-35 km/h.
En revanche, en faux plats quand le groupe s’est mis à serrer et à rouler à des allures soutenues, le poids du vélo est devenu un handicap. Je me suis plusieurs fois trouvé en limite, si bien qu’il me tardait d’attaquer une nouvelle bosse pour récupérer et me désaltérer. Une réelle inversion des valeurs.
Ainsi cette sortie m’a permis de vérifier qu’il est tout à fait possible de faire une rando en groupe avec un VAE de route. En revanche, il faut laisser de côté la performance et les jeux de course qui n’ont plus de sens et plus lieu d’être.
Globalement sur un parcours relativement bosselé la dépense énergétique a été moindre. Les efforts supplémentaires à faire sur les faux plats ont été semble t-il largement compensés par la moindre dépense d’énergie dans les bosses.
En revanche, le déphasage dans la production des efforts avec les autres membres du groupe est peu propice à la cohésion d’ensemble et peut poser problème à terme.
Le vélo testé, un « Pinarello Nytro » a démontré de réelles qualités, marqué par une intégration réussie du système d’assistance par ailleurs performant. Après 97,71 km la batterie affichait encore 40 % de charges. Notre groupe a tourné à une moyenne de 29,4 km/h avec 936 mètres de dénivelé. (Données Garmin)

Que retenir de ce test ?

La limitation de l’assistance à 25 km/h et à une puissance nominale du moteur à 250 watts permet de ne pas transformer le vélo en « motocyclette ». Pour autant, il ne faut pas croire que l’on ne fait pas d’efforts, les VAE restent sportifs et tout aussi bénéfiques pour la santé. Ils permettent seulement d’adoucir des segments de route qui exigent des efforts intenses.
Ils se révèlent particulièrement adaptés aux ballades sportives, thérapeutiques ou réparatrices, en solitaire, en famille ou en couple. Sur la route leur terrain de prédilection reste les côtes, le summum étant de pouvoir s’attaquer à des cols de haute montagne dans l’effort mais sans trop de souffrance pour ainsi apprécier toute la beauté des paysages et avoir la satisfaction de conquérir de nouveaux sommets.
Alors pour ceux qui ne sont pas convaincus, essayez, mais essayez donc le VAE …!
JY.LP

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