ABS : quel avenir sur les vélos de route ?

La veille de la sortie de 200 km, un copain faisait part sur le réseau social du club, de «sa crainte de bloquer sa roue au freinage si la route devait être mouillée».

« La Gazette »

Le blocage d’une roue ou le dérapage est une crainte toujours latente chez de nombreux cyclistes. Tout gamin, j’entends encore ma mère me mettre en garde sur l’utilisation trop brutale du frein avant. «Attention de ne passer par dessus le guidon !» Plus tard, j’ai appris à mes dépens que chasser de la roue avant dans un virage en descente sur sol mouillé pouvait aussi faire de beaux dégâts. On en veut, pour preuve la présente vidéo qui aurait pu très mal se terminer pour cette cycliste.

Aussi, la récente annonce par la société BOSCH de la commercialisation courant 2023 d’un nouveau système ABS pour vélo électrique a retenu l’attention de «La Gazette» toujours à l’affût des innovations susceptibles de faire évoluer le vélo, cette vieille machine de plus de 200ans. Un 1er modèle Bosch a été commercialisé en 2018, ce second modèle est plus léger et plus performant.

Un peu d’histoire

Ce système d’assistance au freinage et au maintien directionnel ABS, de l’allemand antiblockiersystem, est aujourd’hui connu de nombreux automobilistes et motards puisqu’il est devenu obligatoire sur les voitures produites en Europe depuis 2004 et sur les motos depuis 2011. Sur les vélos, les premiers essais ont eu lieu dans les années 80, mais il faudra attendre 2018 pour commencer à les voir commercialisés. Il faut dire que le dispositif technique est assez complexe et ne tolère pas d’approximations dans les réponses qui doivent se faire à la milliseconde. Mais c’est un élément de sécurité indéniable et reconnu. Historiquement, les tout premiers systèmes ont été créés dans les années 1910-1920. Ils étaient alors destinés aux locomotives et aux trains d’atterrissage des avions. Il faudra attendre 1977 pour voir une moto anglaise, la «Norton commando 850» équipée pour la première fois, puis en 1978 ce fût aux tours de la «Mercedes, classe S» et de la «BMW série 7» d’être équipées d’un système développé par la société allemande BOSCH.

Comment cela fonctionne ?

Le système ABS  «est un système d’assistance au freinage utilisé sur les véhicules roulants, limitant le blocage des roues, et donc le dérapage, pendant les périodes de freinage intense». (Source Wikipedia) C’est un dispositif qui intègre quatre technologies.

1) – Les disques de freinage sont doublés d’un disque cranté permettant à un système optique de mesurer la vitesse instantanée des deux roues. (Mécanique)

2) – Des microcaméras, mesurent la vitesse des disques crantés. (Optique)

3) – Les données de vitesse sont transmises à une unité centrale qui grâce a un algorithme spécifique à chaque fabricant, détermine s’il faut resserrer ou relâcher le frein pour éviter le blocage tout en assurant un freinage optimal. (Numérique)

4) – Des électrovannes modifient la pression des plaquettes sur les disques afin d’équilibrer la vitesse de rotation des deux roues. (Hydraulique)

Globalement, il s’agit donc d’un système combinant quatre technologies, régulant la pression hydraulique autour du point de blocage des roues.

Concrètement, lorsqu’un freinage brusque est détecté, le système ABS réduit la pression de freinage pour éviter que les roues ne se bloquent. Il relâche ensuite les freins pendant une fraction de seconde, puis les serre à nouveau pour maintenir la pression de freinage optimale. Ce processus se répète plusieurs fois par seconde, ce qui permet aux roues de ralentir progressivement et de maintenir leur rotation, ce qui améliore, à défaut de garantir,  la stabilité et le contrôle du vélo. 

Un marché prometteur

À ce jour, deux équipementiers «Bosch eBike Systems», leader mondial des moteurs de VAE (Vélos à Assistance Électrique) et «Shimano» commercialisent ces dispositifs. Le système Shimano a l’avantage d’être mieux intégré au cadre et adaptable sur des vélos non conçus à l’origine pour cela. La marque suisse haut-de-gamme «Stromer» s’intéresse également au sujet. Les tests effectués ces derniers mois par différents chroniqueurs sont tous, plutôt positifs et laissent entrevoir un avenir prometteur à l’ABS pour vélo.

Le développement exponentiel du marché des VAE, auprès notamment d’un public peu expérimenté et non-initié aux subtilités du freinage, la présence de batteries puissantes et la moindre importance du poids de la machine, expliquent pourquoi le dispositif est en priorité promu sur les vélos à assistance électrique. Le système Bosch pèse aujourd’hui 217 g, hors batterie, la consommation d’énergie est très limitée car les freinages intensifs sont rares et le surcoût d’équipement se situe entre 400 € et 500 €.

Qu’en sera-t-il des vélos musculaires ?

L’avenir nous le dira, mais le VTT a su se montrer précurseur en matière d’évolution technique. (Frein à disque, commande hydraulique, dérailleur électrique, plateau, unique…). Le système a besoin d’énergie électrique pour fonctionner, tout comme les dérailleurs, il se pourrait que, fort de l’expérience ainsi acquise sur les VAE et VTT,  les freins ABS, finissent par équiper nos vélos de route, surtout s’ils améliorent la performance et la sécurité. Peter Sagan ne pourra plus faire de weeling, dommage !

Vivement demain !

JY.LP

Sources, pour en savoir plus :

  • Weelz ! «Freinage ABS, Bosch stoppe votre vélo électrique comme pas deux !»
  • Bosch : eBike ABS
  • Shimano : Blubrake ABS G2
  • 01Net : L’ABS, comment ça marche

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Les composants de freins ABS

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