Il a fait le Mont Blanc – (8 300m)

Philippe ROBIN s’est attaqué au Mont Blanc, sans oxygène, en passant par l’Italie et la Suisse. Enfin il en fait le tour, et quel tour : 330 km avec 8300 mètres de dénivelé positif.
Les bonnes choses se partagent. Il nous raconte son périple. Bravo et félicitations. Philippe a porté haut les couleurs et le maillot de notre club.

« La Gazette »

« Je ne réalise pas, c’est le public qui me fait prendre conscience de ce que l’on vient de réaliser ».

« J’ai participé à la cyclosportive, «Tour du Mont Blanc». Je la surnomme mon Everest avec ses 8300m de dénivelé et ses 330 km. Ce n’était pas une mince affaire avec beaucoup de gestion de course.

3 pays, 330 km, 8 300 m – Le Tour du Mont Blanc

Départ à 5h du matin. Etrange ambiance sur la ligne de départ où l’on sent la tension de cette journée particulière. Nous commençons par la descente du col des Saisies. Que c’est beau ce spectacle dans la nuit, cette guirlande de feu qui serpente. Cela me rappelle les descentes aux flambeaux de l’ESF, (Ecole de Ski Français). 

Comme à chaque course, le départ est rapide. Les 60 premiers kilomètres s’effectuent à une moyenne de plus de 30 km/h. Arrive déjà les premières difficultés. On entre dans le vif du sujet. Col des Montets, suivi du col de la Forclaz.

Nous sommes déjà en Suisse, depuis Vallorcine, où je ne suis jamais passé aussi vite à un poste frontière. On nous avait demandé de ne pas rouler à plus de 50 km/h. J’ai dû freiner.

Vient maintenant le col de Champex, le col le plus dur en pourcentage, mais il ne fait que 8 km. Je serre les dents. Nous avons fait 120 km. La journée va être longue, mais je ne me projette pas. Je compte juste les cols. Et de un et de deux et de trois… On se motive comme on peut.

Nous passons ensuite au lac de Champex, très connu par les randonneurs faisant le Tour du Mont Blanc à pied, avant de nous diriger vers le col du Grand St Bernard par la vallée du Valais. Vallée interminable avec une circulation très dense. C’est le point culminant de l’épreuve, à 2 469m, une vraie bavante, vent de face et 35 km d’ascension. Au sommet je suis cuit, mais beaucoup de coureurs le sont aussi…

7h 45mn de vélo – 157 km – mi course – 12h 38 de l’après midi

Là, les pensées s’emmêlent dans mon esprit. Je me change intégralement (on avait le droit de déposer des affaires au sommet de plusieurs cols). Je peux ainsi repartir avec des vêtements secs. Je prends mon temps au ravito et je m’alimente correctement. Je repars dans la descente du col en me disant qu’il faut absolument récupérer.

On reprend les bases : bien faire tourner les jambes, pas de gros braquets. Je roule à mon rythme et ne me laisse pas entraîner par des groupes roulant un peu vite. La vallée d’Aoste nous conduisant au col du petit Saint Bernard est interminable. La chaleur est très élevée en plaine. Le col fait 27 km. Mais belle surprise j’ai récupéré mes jambes – ouf !

Au sommet du PETIT St Bernard : 12h 21mn de vélo – 245 km – 17h25.

La motivation revient, je sais maintenant que je vais terminer. Aller hop, plus que deux difficultés, le Cormet de Roselend et le col des Saisies. Je prends un bon plat de pâtes au ravito de Bourg St Maurice pour tenir jusqu’à l’arrivée. Je fais le col des Saisies de nuit avec un compagnon de route. On prend le temps d’échanger. Les derniers kilomètres sont longs et puis soudain, j’aperçois les éclairages des Saisies. Quelle joie !!!

Je franchis la ligne aux Saisies à 22h 29 après 17h et 26mn d’efforts.

Je suis vidé, on me met la fameuse breloque autour du cou synonyme de «Finisher». Je ne réalise pas, c’est le public qui me fait prendre conscience de ce que l’on vient de réaliser. Je finis 164 ième mais cela n’ai qu’anecdotique.

Nous ne sommes pas des héros, peut être des dingues, mais je pense plus simplement des individus qui ont voulu se prouver qu’ils peuvent réaliser de beaux projets. Avec le recul le plus dur est peut être la préparation. Elle demande énormément de temps. Beaucoup de sorties le soir, en mai et juin, en finissant à la tombée de la nuit, après le travail et deux stages d’une semaine. Le premier en Auvergne et le second dans les Pyrénées.

13 filles ont fait l’épreuve ce qui représente 5% des 300 participants. Certaines ont fini devant moi. Respect … Je pense en avoir vu plus en montagne cette année que sur nos routes Bretonnes ».

Philippe ROBIN

A visionner ci-dessous, « L’histoire d’un FINISHER du TMB ». (Durée 14 mn.)

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