Au sommet du col de Tourniol dans le Vercors.
Vivre ensemble une performance crée des liens très forts.
«La Gazette» a rencontré, Alain, André et François. Ils se remettaient à peine de leur périple en Ardèche et Vercors. Ils ont souhaité partager un peu de leur aventure avec les lecteurs de «La Gazette».
« Vert & Fier » : incarne la fierté d’être vert, de l’héritage historique du club, de son maillot emblématique, de son palmarès prestigieux et de la passion transmise de génération en génération. (Source : ASSE.)
Avec quelques prétentions, cette devise pourrait très bien être celle des cyclos de Saint Avé, mais elle est celle de l’AS Saint-Étienne (ASSE) qui a marqué le football des années 60-70. Elle a aussi séduit nos amis de «L’Ardèche Tour 2025», puisque la veille de leur périple ils sont allés visiter le «Chaudron» (1) et la célèbre boutique du fan-club.
Une façon de rendre hommage à cette grande équipe, à ses supporters mais aussi de faire plaisir au stéphanois du groupe.
Dans ce cadre il n’est pas étonnant qu’ils aient créé pour cette épreuve un maillot vert spécifique par ailleurs sponsorisé par « Guedo-Outillage » entreprise Avéenne marquée également d’un sceau vert. Fier de ce maillot, ils l’ont porté tous les jours à travers l’Ardèche, tout comme ils l’avaient fait l’an dernier lors de la mythique «Traversée des Alpes».
Oui ils sont fiers d’être en vert et fiers d’appartenir au club «Cyclo SAINT AVE», mais aussi fiers de leur performance, mêmes’ ils s’en défendent.
L’an dernier, ils ont réalisé la «Traversée des Alpes» du nord au sud. Évian et Nice ont été reliés à tout jamais dans leurs esprits et leurs souvenirs.
Bien qu’au plan sportif, l’épreuve ne soit pas négligeable, il ne s’agissait pas de battre les autres et d’être le meilleur, ou de battre un record, mais plus simplement de réaliser ensemble une aventure dans un esprit de groupe.
Ils sont habitués à la performance. C’est la réputation de notre club. Ils sont aussi habitués à la convivialité. Chacun a pu constater combien à chaque retour de sortie le dimanche convivialité et complicité se mêlent. «On dirait des gamins en culotte courte, excités comme des puces par la montée d’adrénaline des derniers kilomètres et qui refont chacun à leur façon le film de la sortie».
Portés par ses valeurs, ils ont par cette aventure, vécu une expérience plus forte et plus profonde encore, mettant en œuvre, bien au-delà de la performance, des qualités et des vertus que seul permet la réalisation d’une performance sportive, par un groupe agrégé autour d’une passion commune, le Vélo… en pleine nature, il va s’en dire.
L’élément déterminant, c’est la vie de groupe. Vivre bien, vingt quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept en groupe devient une situation rare à une époque où les relations sociales et le partage sont trop souvent dénaturés par les smartphones et autres applications numériques qui poussent au repli sur soi, au clivage et au sectarisme.
Ils l’ont reconnu, durant sept jours, les smartphones ont été utilisés a minima et cela ne leur a pas manqué du tout. Dans ces conditions, le groupe s’est révélé porteur de multiples vertus ou chacun a pu se réaliser. André l’a rappelé, l’épreuve est à la portée de tous les niveaux du club, les cols se montent en petits groupes spontanés et tous se retrouvent au sommet. Pour les plus rapides l’attente n’est jamais très longue et permet notamment d’apprécier les paysages très souvent remarquables.
Le vécu commun d’une performance crée des liens très forts entre les participants. On n’en veut pour preuve que tous ceux qui ont fait la « Traversée des Alpes » ont souhaité revivre cette expérience. André : «Ceci a créé un noyau solide à partir d’un groupe formé au départ par hasard, mais qui a maintenant grand plaisir à se retrouver.» Alain insiste : «Dans ce groupe il y a tous les niveaux (du 1 au 4). Les âges sont très différents, de 26 à 68 ans, de tous les milieux socio-professionnels et surtout il n’y a pas de problème d’égo ». « Personne ne vient dans l’aventure pour prendre le pouvoir du groupe. On y vient pour passer un bon moment», rappelle André.
François, quant à lui salut la qualité de l’accueil dans les hôtels (choisis avec l’aide d’un voyagiste). «Un accueil super sympa, pas surjoué, avec une chaleur naturelle». Cela est aussi vrai des Ardéchois rencontrés, soit dans les commerces pour le ravitaillement du midi, soit dans les villages.
Ils ont ainsi découvert un territoire.
Rien de mieux que le vélo pour découvrir une région : on la vit. On sent et on s’imprègne de la nature, des odeurs du matin, on goûte un fromage dans un coin piquenique, on se met à l’ombre pour déguster une bière locale. C’est à un rythme lent que l’on s’immerge dans la nature et la culture.
Manifestement les vertus de la vie de groupe ont marqué chacun des membres et cela au-delà du défi sportif, car oui il faut quand même parler de défi chacun à sa manière.
Ainsi, le groupe n’a pas hésité à lever le nez de la trace GPS pour visiter quelques coins, notamment le village d’Entraigues, lieu de villégiature du chanteur Jean Ferrat. Il avait ses fans dans le groupe, d’autres plus jeunes, ne le connaissaient pas et ont pu le découvrir. En roulant en groupe durant sept jours, ils ont partagé des moments plus difficiles sans être des galères, des paysages magnifiques, des parties de rigolades et peut être aussi des silences. Ils ont partagé des souvenirs et pas que de vélo, ils ont poussé les copains dans les côtes, ils se sont encouragés prés des sommets. Ainsi sont nés des liens durables, ainsi ils ont touché à l’essentiel.
Des liens forts, si forts qu’ils ont envi que cela dure et que dés aujourd’hui ils commencent à rêver d’une nouvelle aventure, peut être dans les Pyrénées… Il va falloir penser aux imperméables.
JY.LP
(1) – Le stade Geoffroy-Guichard, surnommé « le Chaudron », est un des stades sportifs de l’AS Saint Etienne.
A l’égaré, au poète-chanteur, au tauresque, au grand coeur, au méthodique, au descendeur, au business pédaleur, à la DéeSse, au grimpeur virevoltant, au pugnace pédaleur, au logeur merci pour cette nouvelle belle semaine de belle diversité autour d’un prétexte cycliste. Un fil conducteur cette année le pélerinage ardéchois, du Chaudron Vert, au Pilat, au Vivarais, à la cité Mariale, à la cité d’Antraygues, Vallon Pont d’Arc, l’hôpital de Privas et l’apothéose du Vercors.
Chaud au coeur et sur le macadam. En Vert et Fier ! 💚
André GUERIN